Le matin venait de se lever tranquillement, le soleil n’avait pas pointé le bout de son nez les nuages régnaient en maître. Izis n’avait qu’une hâte s’occuper de ses fleurs et pouvoir en faire des bouquets, des compositions toutes belles les unes que les autres pour pouvoir les vendre. En ce moment, les fleurs se vendaient plutôt bien, la saison était bonne. Des fleurs rares faisaient leur apparition dans le pays, et cela lui faisait plus que plaisir. Le quartier des artisans était souvent très animé, on pouvait entendre l’armurier qui faisait un bruit sourd pour créer ses instruments, le boucher qui coupait la bonne viande fraîche et bien d’autres corps de métier encore.

Le bruit d’un homme qui criait au loin, sûrement sur la place publique, encore un qui avait fait un crime ou quelque chose de ce genre. La guillotine et son bourreau, rien de mieux pour tuer les hommes. Izis avait de la pitié mais pas pour certaines personnes de ce genre, des violeurs, des meurtriers .. Alors que l’étale venait juste de commencer à s’installer, fait par sa mère, elle commença elle aussi à se mettre au travail. La pluie n’avait pas commencée à s’installer, mais cela ne saurait tarder. Puis, alors à deux maisons plus loin, une jeune femme rousse sortit, elle l’avait déjà vu, elle se dirigeait vers elle, vers son étale, vers son métier. Izis était tout sourire. Elle lui dit un :

-Bonjour, je peux vous aider.

Izis avait très envie de converser avec elle, depuis le temps qu’elle l’avait vu mais qu’elle ne lui avait jamais parlé.

Ce début d'année était bon pour la jeune lainière de Kingsbridge : Iseult, ce matin elle s'était levée très tôt pour admirer le lever du soleil sur la ville. Le lundi était le seul jour de la semaine où elle pouvait fermer boutique, après un week-end bien chargé. Enfilant une chemise de coton blanc, Iseult sortit du lit, le contact de ses pieds nus sur le sol glacé de pierre lui arracha un petit cri de surprise. Elle se dirigea vers l'âtre pour relancer le feu en y mettant une grosse bûche de bois. Les matins étaient très froids en ce moment, poussant les familles à refaire des provisions de bois alors que l'hiver était finit depuis plus d'un mois. Iseult se rendit dans la cuisine avala son petit-déjeuner puis enfila une robe de couleur verte foncée, cintrée avec une ceinture de cuir. Encapuchonnée dans un manteau de laine, elle sortit juste à temps de chez elle, après avoir soigneusement fermer la porte pour voir le soleil monté dans le ciel. La ville semblait endormie, seul quelques animaux domestiques animaient les rues et ruelles. Petit à petit, les commerçants s'éveillaient et réveillant tous les habitants des environs. Iseult s'arrêta à la cathédrale pour remercier Le Père pour ce début d'année fructueux, puis poussant les lourdes portes de bois, elle tomba dans un monde totalement différent que l'atmosphère monacale de l'église. Les rues s'étaient animées, les commerçants faisaient leur étales pendant que les passants s'y pressaient alors que les jeunes enfants pourchassaient les vieux chats ou réfléchissaient à un nouveau mauvais coup. Le ciel était bleu avec aucuns nuages à l'horizon , la journée s'annonçait belle. Iseult avait rendez-vous avec sa soeur aînée au couvent se trouvant sur l'île aux lépreux. Marchant d'un pas lent, elle se retrouva machinalement devant chez elle, son coeur se gonfla de fierté en voyant sa demeure. Iseult enleva sa capuche qui cachait son visage laissant à découvert sa longue chevelure rousse. Elle s'avança vers une boutique à trois maisons de la sienne, la boutique appartenait à une jeune fleuriste qu'Iseult connaissait de vue. Il lui fallait un bouquet pour sa grande soeur, simple présent mais qui égaillerait un peu la chambre de la Mère Supérieure. S'avançant vers les pots où était déposées les différentes fleurs, Iseult s'aperçut qu'elle n'avait jamais prit le temps de parler avec sa voisine. La honte fit rougir ses joues, elle s'avança vers des roses lorsqu'elle entendit une voie dans son dos.

-Bonjour, je peux vous aider.

- Bonjour. Oui j'aimerais un bouquet de fleur. J'aimerais qu'il ai un parfum léger et joyeux. Avez-vous cela ?

La jeune fleuriste regarda tout ses étales avant de revenir vers Iseult avec une fleur de couleur bleu. Cette dernière était grosse comme un pompon de laine et sentait très fort et très bon.

- Je peux vous proposer donc l’Hortensia, une fleur très sympathique, douce et légère. J’ai plusieurs couleurs, bleue, blanc et violet. Dites moi déjà si cela vous intéresserait ?

- Et bien je crois que je vais me laisser tenter par un bouquet de cette fleur. Pourquoi pas de toute les couleur ?! Si vous pouvez mettre trois ou quatre fleurs cela sera parfait.

Laissant la jeune femme faire son bouquet, Iseult tourna un peu autour des étales, où différentes fleurs étaient exposée. Il y en avait de toutes les couleurs : jaunes, rouge, bleue, blanches.... quelle beauté ! D'un pas léger, la jeune lainière s'avança vers la fleuriste et osa :

- Je vous prie de m'excuser de prendre sur votre précieux temps, mais je suis en faite une de vos voisine. Par manque de temps je ne m'étais pas encore présentée je suis vraiment désolé.

Sous l'effet de la honte le visage d'Iseult devient rouge comme ses cheveux.

- Comment vous appelez-vous ? Vous êtes ici depuis longtemps ? Vous venez d'où ? Excusez moi je suis trop curieuse, vous n'êtes pas obliger de me répondre si cela vous dérange.

Iseult se morda les lèvres, vraiment elle était trop bavarde et qu'est-ce qui lui avait pris de poser toutes ces question !?