Ulia était revenue la veille très tard de sa visite mensuelle à sa famille, et de très mauvaise humeur. Son père avait tenté de lui exorquer encore plus d'argent que la somme considérable qu'elle leur fournissait habituellement. Pour énième fois, elle avait du lui expliquer qu'elle devait payer son loyer, entretenir Camomille, son anesse, s'entretenir elle-même et garder encore assez d'argent pour garder sa charette-échoppe bien garnie.
La jeune femme était repartie à la tombée du jour, au petit trot sur Camomille, alors qu'elle aurait du passer la nuit dans la chaumière de son enfance, mais ne s'en sentait pas la force. Son père parresseux et ingrat, sa mère épuisée et stupide, son petit frère et sa petite soeur casse-pieds et son frère ainé deumeré étaient autant de point qui rendait pénible cette visite.
Quand enfin Ulia arriva chez elle, le soleil pointait son nez à l'est. Elle conduisit la pauvre Camomille complètement laminée dans l'arrière cour, tout en baillant. Elle lui ôta sa bride et le fin tapis de selle qui couvrait son dos, lui servit une portion d'avoine et un seau d'eau, avant de rentrer dans la maison et de s'écrouler sur sa paillasse tout habillée: elle dormait avant même que sa tête ait touché l'oreiller.
La jeune femme se réveilla tard. Bien trop tard pour commencer une journée de travail. Elle déclara à voix haute, joyeusement, pour elle même:
"Aujourd'hui, journée de repos!"
Ulia passa rapidement dans la cour pour vérifier que Camomille allait bien, puis retourna dans la maison, pour faire un brin de ménage. Elle récura le chaudron qui pendait dans la crémaillière, balaya soigneusement la pièce et secoua ses draps.
A midi, elle prit sa nourriture dans le stock de son échoppe, puis décida de sortir faire une promenade dans le quartier.
Malgré que beaucoup de gens soit en train de manger, les rues étaient tout de même chargée. Soudain, une main délicate frôla sa hanche. Elle saisit le poignet du voleur, qui tenait sa bourse et serra.
Ils luttèrent silencieusement quelques secondes. Ulia se mit à crier:
"Ca foulerait quelqu'un de m'aider?"